Je vais faire l'avocat du diable ! Après tout, c'est comme ça que le monde avance ! o_o
VonHunter wrote:Yerim, je ne dis pas que trahir est la garantie de l'échec, je dis simplement que c'est parce qu'on a échoué, ou qu'on est voué à l'échec, sur une autre voie, que l'on doit alors emprunter celle de la trahison.
Si la seule façon de parvenir à un résultat est, dès le départ, la trahison, alors, il n'y aurait d'échec nulle part même au point de trahison. Il n'y a pas d'échec initial dans ce cas-là (certes particulier), il y a juste un choix de moyen. Parfois, la trahison est même le choix le plus logique mais certains, de part leurs convictions morales, vont écarter cette solution et en essayer d'autres. S'ils échouent avec ces autres moyens, l'échec n'est pas au niveau de la trahison qui permet de réussir mais bien au niveau du choix de ne pas trahir au départ. L'échec n'est donc pas antérieur à la trahison ; il est la conséquence de la non trahison initiale.
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que dire "choisir la trahison, c'est avoir échoué à..." c'est comme dire "choisir de mettre des chaussures, c'est avoir échoué à marcher pieds nus" ce qui... D'un point de vue purement logique n'a pas beaucoup d'intérêt. Il ne faut pas déplacer l'échec d'un autre moyen sur le suivant. Cela dit, il y a, en effet, un échec ! Mais j'y reviens plus tard.
VonHunter wrote: En soi, si l'on emprunte la voie de la trahison, on pourra réussir à obtenir ce que l'on veut, ce qui en ce sens n'est évidement pas un échec, mais une "réussite", néanmoins, cela ne saurait à mon avis effacer totalement l'échec initial.
Pourquoi mettre entre guillemets le mot réussite ? L'objectif a été atteint, donc c'est une réussite pleine et entière. Si la trahison avait conduit à l'échec, ça aurait été un "échec" au lieu d'un échec ?
En revanche, je suis d'accord, comme je le disais plus haut, pour dire que, effectivement, si la trahison est une voie alternative après en avoir essayé d'autres, ça signifie qu'il y a échec antérieur. Mais à aucun moment ça ne permet d'affirmer que l'idée de trahir est un échec ou que trahir, c'est échouer. En réalité l'échec était déjà là et les deux ne sont pas spécifiquement liés si ce n'est par la potentielle capacité (car rien n'est sûr à ce niveau là) de la trahison à transformer l'échec en réussite.
Même dire que c'est un aveu de faiblesse c'est un parti pris (que je respecte) et avec lequel j'aurais tendance à être
moralement d'accord... Mais avec lequel je ne peux pas être
logiquement d'accord. Car dire que c'est une preuve de force est un parti pris tout aussi valable.
Lachésis wrote:C'est exactement ça. La trahison étant un moyen de masquer ses faiblesses, y recourir c'est se prouver qu'on est pas à la hauteur.
Ou alors c'est un moyen de montrer ses forces en diverses activités telles que, par exemple, la manipulation ou le mensonge. Y recourir, c'est se prouver qu'on est à la hauteur de l'objectif qu'on s'est fixé malgré la désapprobation morale que peut subir une trahison et qu'on ne se laisse pas entraver par des sentiments.
Les deux passages sont aussi vrais l'un que l'autre et aussi faux l'un que l'autre. Je respecte ton passage et j'aurais tendance à voir les choses de cette façon aussi. Mais pas à l'affirmer ! Ce sont des jugements de valeurs propres à chacun. Et autant je partage le même que le tien, autant je ne peux pas l'établir pour vrai (ni pour faux, d'ailleurs)
Aussi plus loin, tu parles de perte de sentiment de confiance. Pourtant, il faut avoir sacrément confiance en soi pour trahir quelqu'un. Tu peux aussi très bien trahir quelqu'un en qui tu n'as pas confiance. Ce qui signifie que... Tu ne perds rien, en fait. La personne qui perd confiance en l'autre dans l'histoire, c'est la personne trahie.
Notons aussi que trahir quelqu'un à un moment donné n'empêche pas de profiter des belles choses de la vie ou d'échanges enrichissants. Peut-être pas avec la personne qui a été trahie, certes (ou tout au moins pas tout de suite) ! Mais, à nouveau, il n'y a pas d'implication ; trahir n'est pas la garantie d'une assurance de putréfaction de toutes les futures relations. D'autant que, même si c'était vrai, une personne ayant trahi pourrait très bien faire amende honorable et décider de changer. Et puisque j'en parle...
... En ce qui concerne le fait de trahir ses propres convictions, c'est encore un autre débat. Après tout, les convictions d'une personne peuvent évoluer. Est-ce que remettre en question ses convictions c'est les trahir ? Est-ce que les changer c'est se trahir ? Je n'ai pas la réponse mais ce que je sais c'est que, à ces questions, répondre "oui" est potentiellement bien plus dangereux que de répondre "non" !